Comprendre les funérailles laïques avec Yves Alphé


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Si beaucoup de cérémonies funéraires sont réalisées selon une religion, indique Yves Alphé, cela n’est pas le cas de toutes. En effet, si la personne disparue ou la famille sont athées ou de religion différentes, les proches opteront davantage pour des funérailles laïques.

Que sont les funérailles laïques ?

On appelle aussi funérailles laïques obsèques républicaines ou civiles, précise Yves Alphé, fondateur et dirigeant de son agence de pompes funèbres.

Les funérailles laïques furent officiellement et légalement reconnues le 15 novembre 1887. En revanche, les communes éprouvaient parfois des difficultés à gérer les obsèques. Par conséquent, les proches endeuillés se tournaient soit vers des organismes religieux pour organiser les funérailles soit des sociétés privées de pompes funèbres. C’est en grande partie de là que proviennent les funérailles laïques, explique Yves Alphé. Depuis lors, les obsèques non religieuses n’ont de cesse de progresser.

A titre indicatif, on recensait 30%, soit presque un tiers de funérailles laïques en 2013 contre un quart seulement en 2008. Le choix d’une cérémonie funéraire laïque est d’ailleurs souvent indiqué lorsque le défunt avait de son vivant souscrit à une assurance prévoyance ou précisé ses dernières volontés dans un testament.

Une salle fournie gratuitement par la commune pour les funérailles laïques

Malgré la loi de 1887, les familles du défunt étaient souvent contraintes de faire appel à une société de pompes funèbres privées. L’évolution de la législation a permis de réduire le clivage entre ceux souhaitant des obsèques religieuses et ceux souhaitant des obsèques civiles. Ainsi, la loi de 2016 instituant des obsèques républicaines.

Concrètement, grâce à cette loi, les communes possédant une salle municipale adaptée peuvent la mettre, à titre gratuit, à disposition des proches du défunt pour d’une part organiser les funérailles et d’autre part de se recueillir et rendre hommage au défunt, rappelle Yves Alphé. Par ailleurs, cette loi récente permet également la présence d’un officier d’état civil lors des funérailles laïques : c’est lui qui va alors procéder à la cérémonie.

Enfin, sachez qu’il est également possible d’organiser des obsèques laïques au domicile-même du défunt. C’est alors le service des pompes funèbres qui sera chargé de la mise en bière.

Différences avec des obsèques religieuses

Lors d’obsèques religieuses (prenons l’exemple du catholicisme), la cérémonie se tient dans un lieu de culte bien précis, ce qui n’est évidemment pas le cas lors de funérailles laïques. Elle se tiendra dans une chambre funéraire à la place de l’église par exemple.

Ce cas de figure est utilisé pour les crémations, tandis que les inhumations ont directement lieu au cimetière. Cependant, tout comme des funérailles religieuses, nombreuses sont les façons de rendre hommage au défunt : lecture de textes, musiques, fleurs, bougies, recueillement… le maître de cérémonie sera quant à lui un officier de la mairie ou un salarié des pompes funèbres, et non un prêtre.

Ainsi, les proches en deuil peuvent bénéficier d’un large choix dans les éléments qui constitueront la cérémonie. L’accent n’est donc pas mis sur la foi mais sur les souvenirs du défunt.

Recueillement post-cérémonie

Suite à la cérémonie des obsèques, les proches peuvent ensuite se rassembler autour d’un repas ou une collation. Il représente la clôture définitive de la cérémonie, indique Yves Alphé, comme une « transition » vers le retour au monde des vivants. C’est également l’occasion pour les proches de renouer des liens interfamiliaux, se remémorer de bons souvenirs avec la personne disparue etc.

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