Les étapes d'une crémation expliquées par Yves Alphé
Si la pratique funéraire de la crémation était
rarissime dans les années 80 (1% des services funéraires), elle s'est
rapidement démocratisée si bien que presque un tiers des défunts se font
incinérer dans l'Hexagone, voire 50% dans les grandes villes. Cependant, le
sujet reste, tout comme la mort en général précise Yves Alphé, un sujet tabou.
En effet, face à la perte d'un être proche ayant précisé de son vivant vouloir
une crémation, de nombreuses familles se trouvent désemparées et se posent
plusieurs questions. Yves Alphé, spécialiste du funéraire propose d'expliquer
comment se déroule une crémation.
Le principe de la crémation expliqué par
Yves Alphé
Comme son nom l'indique, la crémation
consiste à "crématiser" ou incinérer un corps défunt, au lieu de
l'inhumer. Le terme "crématiser" prend d'ailleurs de plus en plus
d'ampleur car certains trouvent que le terme "incinérer" fait
davantage référence aux déchets, précise Yves Alphé. A travers le processus
funéraire de crémation, le corps est donc brûlé après avoir été placé dans un
cercueil destiné à cet usage. Une fois la cérémonie de la crémation terminée,
les cendres du défunt sont placées dans une urne ensuite donnée à la famille.
Cette dernière peut alors faire le choix de disperser les cendres dans des
lieux où cela est autorisé, ou placer l'urne dans le lieu cinéraire qu'est le
columbarium.
C'est la société de pompes funèbres
(comme celle d'Yves Alphé, Caritas Obsèques) qui est en charge d'organiser le
processus de crémation qui va maintenant vous être expliqué plus en détails.
La cérémonie d’adieu et le dernier hommage
Comme pour toute pratique funéraire, la première étape
est une cérémonie d'hommage envers le défunt qui se déroule dans le calme et le
respect de la personne disparue. Celle-ci dure entre 30 et 45 minutes, la durée
varie selon le nombre de convives ainsi que la façon dont le maître de
cérémonie orchestre cette étape.
Plusieurs cas de figure se présentent alors : il peut,
selon les volontés du défunt, s'agir d'une bénédiction religieuse (durant
environ une demi-heure) en présence d'un professionnel religieux et se
déroulant dans le lieu de culte correspondant. La cérémonie peut tout aussi
bien être laïque, rappelle Yves Alphé. Dans ce cas, un moment de recueillement
est également prévu mais en l'absence de tout signe religieux. Dans les deux
cas, la cérémonie d'adieu peut se tenir dans les locaux du crématorium, une
salle étant dédiée à cet effet. La société de pompes funèbres (ex : Caritas
Obsèques, d'Yves Alphé) est en charge de la coordination des différents
intervenants au cours de la cérémonie, qu'elle soit religieuse ou laïque.
Le déroulement de la crémation
Deux grandes étapes marquent le déroulement du
processus de crémation précise Yves Alphé :
Premièrement le cercueil est placé, par le personnel
du crématorium, dans le four où va se dérouler l'opération. Yves Alphé précise
qu'une crémation dure entre une heure et demie et deux heures, selon la
corpulence du corps crématisé. La température du four est initialement à 850°C
mais peut monter ensuite jusqu'à 1000°C.
Durant ces 90 minutes (en moyenne), les proches du
défunt sont amenés dans un salon de recueillement situé dans le crématorium. Ils
n'assistent donc pas au processus de crémation. Dans certains crématoriums, les
proches peuvent à travers une vitre voir le cercueil s'avancer vers le four
mais cette demande a tendance à diminuer.
Cependant, un téléviseur est parfois présent dans la
salle de recueillement et permet par exemple de retracer les moments importants
de la vie de la personne disparue, via des photos ou vidéos fournies
préalablement par la famille et les amis.
Une fois le corps et le cercueil crématisés, les os du
défunt sont réduits en poudre via un pulvérisateur de cendres, explique Yves
Alphé. Ces dernières sont ensuite placées dans une urne funéraire comprenant nom,
prénom, dates de naissance et de décès de la personne concernée. L'urne est
remise à la famille qui devra déclarer au crématorium le devenir des cendres
(dispersion, inhumation…). Cependant, depuis 2008 il est interdit de conserver une urne cinéraire chez soi comme le précise la loi.
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