Le métier de thanatopracteur


thanatopracteur


Yves Alphé vous invite aujourd’hui à découvrir l’un des métiers-clés des pompes funèbres : le thanatopracteur. Ce métier consiste à prodiguer aux défunts des soins dits d’hygiène et de présentation, des gestes nécessaires si l’on veut présenter le corps à la famille avant l’inhumation ou la crémation. On estime qu’en France, un décès sur quatre donne lieu à l’intervention d’un thanatopracteur. Préserver la dignité du défunt peut permettre d’atténuer la souffrance qu’éprouve la famille lors du processus de deuil suite à la perte d’un être cher.

Différents soins de conservation

Une intervention de thanatopraxie dure environ une heure et demie. En effet, le thanatopracteur procède tout d’abord à la désinfection du corps pour empêcher la propagation des maladies. Il extrait ensuite, par ponctions de gaz une partie des fluides corporels (pouvant être source de prolifération des bactéries). Il injecte par ailleurs au défunt une solution biocide par voie intra-artérielle. Ces interventions indispensables pour des raisons d’hygiène permettent de retarder la dégradation du corps et l’admission en chambre funéraire.
Une fois ces soins de conservation effectués, le thanatopracteur lave et sèche le corps et passe ensuite aux soins de présentation : il clôt les paupières et mâchoires du défunt avant de remodeler si nécessaire les parties du corps avec de la cire, du plastique et du coton. Il procède ensuite à l’habillement du corps, l’application de cosmétiques si nécessaire (fond de teint, fard à paupière), coiffe le défunt et place son corps dans une position naturelle, propre et bien agencée.

Le recours à un thanatopracteur

En France, 25% des décès donnent lieu à l’intervention d’un professionnel de la thanatopraxie. Les cas d’intervention les plus fréquents sont souvent précédés d’un décès à domicile ou dans un établissement de santé ou bien d’une volonté de retarder le processus de mise en bière pour veiller plus longtemps le corps du défunt. Yves Alphé rappelle d’ailleurs que la mise en bière ne relève pas de la compétence du thanatopracteur mais de celle des agents de pompes funèbres.
Certains cas bien précis imposent le recours à des soins de conservation pratiqués par le thanatopracteur au corps de l’être disparu : lors d’un transport sans mise en bière sur une distance de plus de 600 km, lorsque le transport a lieu entre 24 et 48h après le décès et lors d’un rapatriement à l’étranger. Enfin, le défunt peut avoir souscris à un contrat obsèques comprenant un soin. Ce dernier est alors pratiqué même en l’absence d’obligation.

Pour qui travaille le thanatopracteur ?

Dans la plupart des cas, le thanatopracteur exerce auprès de maisons funéraires, d’hôpitaux, d’écoles de médecine ou de morgues. Certains thanatopracteurs travaillent toutefois à leur compte.

Quelques rappels sur la réglementation

L’autorisation du maire de la commune où a eu lieu le décès est nécessaire avant toute intervention. Pour obtenir cette autorisation, il faut présenter une déclaration mentionnant le lieu et l’heure de l’intervention, le nom et l’adresse du thanatopracteur concerné, le mode opératoire ainsi que le produit utilisé. Ensuite, avant de procéder aux soins effectifs, le thanatopracteur devra détenir différents éléments obligatoires tels que les dernières volontés écrites du défunt, le certificat de décès et le procès-verbal en cas de mort violente.

Le profil du thanatopracteur

Pour exercer cette profession du monde du funéraire, il faut savoir faire preuve de beaucoup de tact et de discrétion. La maîtrise des émotions et la rigueur sont également deux qualités indispensables pour devenir un bon thanatopracteur. Une bonne condition physique est également cruciale dans la mesure où le thanatopracteur est amené à manipuler le corps ou des objets lourds au cours des soins de conservation et de transport du matériel.
En termes de cursus, il faut avoir suivi une formation spécialisée et posséder un diplôme national de thanatopracteur. Anatomie, microbiologie, médecine légale, théorie des soins de conservation sont autant de disciplines étudiées lors du cursus de thanatopraxie.
Enfin, des vaccinations spécifiques sont obligatoires et le casier judiciaire du futur thanatopracteur doit être exempt de toute mention contradictoire.

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